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samedi 27 février 2016

Rhapsodie française

Rhapsodie française, Antoine LAurain
Flammarion, 288p, janvier 2016.

Tout d'abord je tiens à remercier les éditions Flammarion et Babelio pour cet envoi (même si je me demande pourquoi je n'ai pas réussi à l'avoir en SP pour mon travail mais sans problème pour le site...).

Je n'avais jamais lu de roman d'Antoine Laurain. Et pourtant j'aurais dû, puisqu'en 2012 il avait obtenu le Prix Landerneau pour son ouvrage Le chapeau de Mitterrand. C'est une erreur aujourd'hui réparée avec la lecture de son nouveau roman Rhapsodie Française.

Nous sommes en 2016. Alain est médecin généraliste à Paris, comme son père avant lui. Il vit dans l'appartement familial, qui lui sert aussi de cabinet de consultations. La cinquantaine, une femme infidèle, des regrets en poche, il n'aime pas trop sa vie. Mais il l'a traverse, bon an mal an. Et puis le voilà qui reçoit une lettre, une lettre qui aurait pu changer sa vie. En effet, avec 33 ans de retard, la Poste lui apporte une lettre de la maison Polydor qui lui annonce qu'un directeur artistique a beaucoup aimé la maquette que son groupe Les Hologrammes leur a fait parvenir. Il souhaiterai que le groupe prenne contact avec lui pour discuter de la suite de l'aventure. Alain se retrouve plongé dans ses souvenirs de jeunesse. Il part à la recherche des anciens membres du groupe, avec le désir de retrouver un enregistrement, puisque lui avait envoyé sa cassette à la maison de production. 

Outre un retour nostalgique sur les années 80 et la New Wave, qui n'est que le point de départ, Antoine Laurain nous offre un roman très sympathique. Une réflexion sur la vie, sur les choix que l'on fait, sur les routes qui s'offrent à nous pour finalement se terminer sur, ce qui nous semble être un cul-de-sac. Un roman sur les espoirs et les déceptions, sur ce après quoi nous courrons. 
Au prétexte de la recherche des anciens membres du groupe, il nous offre des portraits d'hommes (et un peu de femmes, mais pas beaucoup) d'aujourd'hui. Des cinquantenaires qui ont tous eu plusieurs vies, et sont aujourd'hui un panel de la haute société française d'aujourd'hui. Car oui il n'y a tout de même que des gens appartenant aux classes moyennes hautes et hautes de notre société. Ce fils de cordonnier devenu riche après avoir gagné à la loterie et qui gère un parti politique à la droite de l'extrême droite, ce grand magna des finances que son entourage voit à la tête de l'état français, ce médecin parisien, cet artiste imbuvable qui déteste son art et réalise une oeuvre qu'il installe dans le jardin des Tuileries. Et puis il y a les absents, pourtant extrêmement présents. La chanteuse du groupe qu'Alain ne retrouve pas, mais dont on apprend ce qu'elle est devenue. Cet antiquaire qui a mis en scène son suicide dans la vitrine de son magasin en recréant le meurtre de Marat, qu'Alain essaye de recontacter beaucoup trop tard. Et ce membre du groupe parti vivre à l'autre bout de la planète, en Thaïlande où il a ouvert un hôtel pour touristes européens, qu'Alain ne revoit qu'entre deux avions. Des personnages haut en couleur, qui offrent chacun un destin, une route. Des quinquas qui repensent presque tous avec nostalgie à leur jeunesse. Mais qui ne vivent pas tous leur présent de la même manière.

Je reste tout de même mitigée sur ce roman. Si j'en ai beaucoup aimé la lecture, à l'écriture facile et plaisante, je me demande ce qu'il va m'en rester. Je me suis laissée transporter par ces portraits et j'ai suivi avec plaisir les évolutions de chacun, mais je ne m'attendais pas du tout  à cela. Je pensais qu'il s'agirait d'un roman beaucoup plus mélancolique, et plus dans "ce qu'ils auraient pu être", alors qu'en fait c'est la banalité de ce qu'ils sont. Mais la vie étant souvent banale, ne serait-ce pas en ça que ce roman est réussi?

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